Troulou et tralala
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Robin a écrit dimanche 5 octobre 2008 à 03:25 am
Objet : queue d'histoire animée
Micro querelle à l’angle d’une ruelle tortueuse et d’une artère passante ; c'est midi, "Rédac'Orfil", aujourd'hui, composée d’Albe, Roro, et Matam, ergote du ventre. L'équipe de "Blog'Orfil" clapote du bec, chipote à cran.
Matam :
-Midi, on beck’te de quoi ?
Roro :
-D'images et d'histoires… reste rien d’autre à manger, non ?
d’Albe :
-De l’image, de l'histoire ? Êtes-vous bien certain, mon cher Roro ?
Roro :
-Des fictions, y'en a partout, pourquoi se gêner ?
d’Albe :
-J’entends bien, « y’en a, y’en a… », mon garçon. C’est gavant, non ?
Matam :
-Un mirage de plus ne surprend personne. D’accord. Mais ça peut rapporter. Non ?
d’Albe :
-Point n’être, sur le coup… primo arrivant.
Matam :
-Mouais, et pour se sustenter, on s’y prend comment, on raconte quoi ?
Roro :
-T’as un bouton, au-dessus, dans la tête, t’appuies. L’appareil est déjà tout prêt-pensé.
Matam :
-Non, pour la célébrité, la thune, je veux dire ?
d’Albe :
-Personnellement…
Matam :
-Ah ! Ca va, écrase, Ta Grandeur !
Roro :
-T’as tort, Matam. Grâce au carnet d’adresses de « Notre Altesse », imagine-toi, Ribouldingue, chroniqueur mondain, mariant les « Grands ». T'aurais banquet garanti à télé-moncon !
d’Albe :
-Choisissons-nous, mes amis, plutôt qu'interminables chamailles, une belle cause, un blason dont nous serions fiers, tous trois : « le partage de valeurs, l’échange d’idées, le don de soi ». Qu’en dites-vous ?
Matam :
-Trop fort ; créativité-curiosité, à moite-moite, ça nous change pas et nous coûte rin.
d’Albe :
-Artistes, nous offririons à nos congénères notre expérience unique, authentique, de la vérité.
Roro :
-On vendrait du gratuit, business sexy, éthique sur le net et…
d’Albe :
-Grrratuit ?
Matam :
-Mes crocs, monjoie, ma faim !
Roro :
-Inversons, compagnons. Inversons.
Matam :
-Mais, mon œsophage t’écoute, mon Roro…
Roro :
-Chacun son taf'. Les marchands vendent.
d’Albe :
-Et nous ?
Roro :
-Nous, on acte. Et quand on cause, conteurs warriors, c’est du « pure technickal ».
Matam :
-En plein mil et toc !
d’Albe :
-Tudieu, ventre-saint-gris, nous, on fait. On fabrique. Produisons mes braves, mais quoi, du rêêêve... des imâââges ?
En ce petit matin de grande récession, ventre de Troulou tenaille toujours un peu lorsqu'enfin, il aperçoit au loin, mais au beau milieu du lac...
… Léman
sur lequel voguent les frères du même nom, propriétaires bienheureux de ce
marigot.
Ninie, une amie sensible, alors qu’elle découvrit Troulou quêtant sa pitance à pied sec, s’écria par trois fois : « Pauvre Troulou ! Pauvre Troulou ! Pauvre Troulou ! », convaincue
qu’elle ne se trouvait pas devant un "Isengrin" affamé et futur
prisonnier d’un lac qui ne gèlerait plus jamais, mais reconnut, aussitôt, un loup-tronc sans
eau.
Elle est comme ça, Ninie, elle n’aime pas les demi-loups sans queue. On ne la changera plus, Ninie. Ni les frangins Lehman, d’ailleurs, des braves types, aussi.
Frères Lehman disparus, Troulou, à l'aide d'un aqueduc de circonstance, dérobe quelques gouttes
du lac vers son réservoir de fortune. En terme de liquidité, on dit que "Troulou égoutte", ce qui ne se confondra pas avec : "Troulou dégoûte".
Mais, Ninie. Bien avant son « Déjeuner sur l’herbe », œuvre
emblématique de sa prodigieuse œuvre picturale pour amateurs et collectionneurs d'art initiés par Catherine
Millet, Alain Jacquet, qui nous a quitté le mois dernier, en support initial à son fondement pixellisant, introduisit Ninie, soeur Ninie, « l'ultra-contre les loups-tronc sans queue » . Ne cherchez pas la traduction de la phrase précédente dans « Art Press », la voici :
-« Appelons de tous nos vœux, et savourons sainement, ce retour tant désiré de l’autorité ! »
Certains
esprits chagrins, fortes têtes connnues, s’impatientent en commentaires :
-« Cette
histoire, non seulement, coupe les appendices aux loups mais s’égare également sans logique aucune ».
Recollons, vous voulez bien, quelque peu, têtes et queues,
reprenons depuis le début pour vous lecteurs,
qui, près des radiateurs, se sont perdus,
qui, menottés aux radiateurs, se sont pendus.
Troulou et Ninie sont de vieux amis, unis
par leur sens commun pour les soirées costumées et
le déguisé de gris qu’ils filment,
elle, ici, en none hardie,
lui, en obusier agile.
Et là, ça va mieux ? Mais là
c’est
qui ? Vous suivez ou pas mes chéris ? Alors c’est qui ? Troulou ?
Oui ! Bravo… les enfants ! Il s’agit bien de Troulou. Troulou, certes,
mais
beaucoup
plus difficile à reconnaître, car grimé sous les traits d’un vénérable
professeur d’une prestigieuse université américaine, et déjà prix Nobel d’économie.
On reconnaît son prix, c’est facile, il le tient constamment
entre ses jambes pendant qu’il expose, et de quelle manière, les articulations de son instrument hyper sophistiqué à mesurer les séismes boursiers, sujet même, qui lui valut la récompense suprême et suédoise
[suite dans laquelle Ninie nous narrera son Goya, Troulou son réservoir. A bientôt, lecteurs, lectrices chéri(e)s]