Roubaud et chapeau bas
Phil a écrit samedi 18 octobre 2008 à
14:22 pm
Objet : dévorant
« LA FEMELLE DU REQUIN »
La version moderne de la
caverne d’Ali Baba que constitue « les nouvelles de la colline » (la boutique,
pas le site, quoique…) recèle quelques exemplaires de la dernière livraison de « la FEMELLE du REQUIN »,
revue littéraire aussi pointue que jubilatoire.
Le numéro d’automne consacré aux corps
étrangers revient sur l’œuvre de Jacques Roubaud dans un dossier très complet et
présente Jorge Volpi, étoile montante de la littérature sud-américaine, dans une
intéressante mise en perspective. Les responsables de la revue maîtrisent leur
sujet et prennent plaisir à partager leurs lectures dans une formule éditoriale
agréablement féconde.
Pour l’heure, c’est Jacques Roubaud qui
est l’objet de leurs soins attentifs. Je gardais de Roubaud l’image du poète qui
m’avait réconcilié avec ce que la culture française a fait de ce genre ces
cinquante dernières années. L’excellente présentation de son œuvre, la richesse
de la présentation critique et la majestueuse malice de l’entretien, voilà qui
donne envie de se rapprocher du travail d’un auteur profond et
exigeant.
Inciter à lire Roubaud est faire la
promotion de l’intelligence, ce qui n’est pas si commun de nos jours. Et il faut
un certain courage pour offrir une lecture de Jorge Volpi subtilement décalée de
l’image de rejeton baroque du Boom. D’autant que « Bolano, épidémie », l’inédit de l’auteur
mexicain vaut son pesant de fifrelins (la nervosité des Bourses m’interdisant
une évaluation certaine en devises
courantes).
Votre libraire préféré espérait de votre
serviteur une contribution plus massive. Mais que puis-je ajouter au magnifique
travail réalisé par « la FEMELLE du REQUIN ». Tirée à 500 exemplaires. En ces
temps de spéculations forcenées, l’achat de cette revue, mieux, son abonnement
sont des investissements précieux.
PHIL