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Les Nouvelles de la Colline
21 octobre 2008

sur notre 31

----- Message -----
Fabrice Baudart a écrit mardi 21 octobre 2008 à 01:03 am
Objet : roubaldien

Requin, femelle,

Faisant mentir ceux qui disent que la Femelle ne du requin moment, celle-ci vient de faire paraître son numéro 31. Mais à qui consacrer un numéro 31 ? Aucune hésitation ! A l’auteur de Trente et un au cube, à savoir Jacques Roubaud.

Ca tombe bien, Roubaud est un auteur méconnu (mais connu) et pour tout dire mé-lu. Et c’est bien dommage pour les lecteurs qui ne savent pas ce qu'ils perdent en ne le lisant pas (un lecteur ne peut de toute façon que savoir, une fois qu’il aura lu, ce qu’il aurait perdu s’il n'avait pas lu (vous suivez ?)).

Donner envie de lire Roubaud est une œuvre salubre qu'il faut saluer. Celui-ci est en effet l'auteur de quelques textes majeurs de la poésie contemporaine (si ! si !) : sans parler du plutôt connu Quelque chose noir, citons-en d’autres peut-être moins fréquentés : La Pluralité des mondes de Lewis, Dire la poésie, Autobiographie, chapitre dix, ou encore La Fenêtre veuve (oubliée, celle-ci, par La Femelle).

Mais l’œuvre de Roubaud est riche de bien d’autres choses, proses, romans, nouvelles, textes inclassables (comme le merveilleux Abominable tisonnier de John Mc Taggart Ellis Mc Taggart (un de ses chef-d’œuvres si vous voulez mon avis)) et aussi d’écrits théoriques aux points de vues originaux. (Et pourquoi ne liriez-vous pas La Fleur inverse, ne serait-ce que pour y découvrir la Tenso du néant de Aimeric de Peguilhan et Albertet de Sisteron et le Bac à sable d’Oskar Pastior).

Une œuvre où le profond, le grave, le tragique et l’austère côtoie le cocasse, le drolatique et le saugrenu. (Sans parler du réel talent de l’auteur pour les textes érotiques (on ne vous dira pas où ils sont : vous n’avez qu’à chercher))

Vaste territoire, forêt-labyrinthe, où cheminer pour échapper au fourmillement des routes (T. Tzara) et ou la Femelle a planté, non ses dents, mais quelques précieux poteaux indicateurs. Une longue interview permettra aux non encore roubaldophiles de découvrir l’individu et donnera aux autres le plaisir d’avoir de ses nouvelles.

Reste une angoissante question : l’animal auteur (un labrador à ce qu’on dit (est bien ce que l’on croit)) a-t-il réussi à sortir indemne des mâchoires du redoutable squale femelle.

« Aujourd’hui, ainsi, je suis dans le toujours même monde, j’ai franchi la distance infinie de la séparation et rien jamais ne me sera familier. »

Fabrice Baudart.

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Commentaires
S
Oh là là !<br /> Que dire !<br /> C'est un compte-rendu de lecture qui fait énormément plaisir.<br /> Parce que vous êtes lecteurs, parce que vous êtes attentifs (ah, cette Fenêtre veuve), parce que vous vous montrez complices.<br /> Je suis personnellement heureux de lire ce que vous avez écrit, qui récompense du travail fait et le prolonge pour d'autres lecteurs, pour servir un peu ce que nous offrent ces auteurs Roubaud et Volpi.<br /> Sylvain (rédacteur à LFDR)
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