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Les Nouvelles de la Colline
15 novembre 2008

autres "créances pourries"

----- Message -----
Phil
a écrit samedi 15 novembre 2008 à 08:38 am
Objet : pédagogique, leçon deux

POUR L’AMOUR DE L’ART

Nul ne pourra accuser « Les Nouvelles de la Colline » de mercantilisme sournois puisque l’ouvrage dont je vais vous parler  ne figure pas dans la gamme prodigieusement diversifiée que propose cette sympathique échoppe.
Le JOURDE & NAULLEAU, puisque c’est ainsi qu’ils ont choisi de nommer leur précis de littérature du  XXI° siècle, est une référence assumée aux « LAGARDE & MICHARD » de nos années lycée dont ils reprennent les grilles et le plan. Mais là où nos émérites professeurs nous initiaient aux mystères de la grande et éternelle littérature française au travers de l’analyse de ses figures emblématiques, leurs épigones facétieux ont du composer avec leur horizon qui, on l’espère vivement, n’est pas indépassable.
Car l’outil critique mis au point pour extraire la quintessence d’un auteur est d’une infinie cruauté lorsqu’on l’applique à la crème des auteurs germanopratins du jour. Christine Angot,  Alexandre Jardin, Anna Gavalda, Philippe Sollers, Florian Zeller entre autres bénéficient de ce filtre précis qui abouti invariablement au concassage de leurs prétentions artistiques. Le lecteur averti est pris d’une jubilation sadique en parcourant la notice biographique de Marc Lévy, sensation qui ne le quittera que longtemps après avoir fini le livre. On pourra regretter certaines omissions (Grangé, Chatham, la prometteuse Faïza Guène ), comprendre des oublis (Beigbeder, tu ne seras jamais écrivain ), admettre l’absence de redondance (Musso… ), évoquer des ambiguïtés (Houellebecq, Nothomb ), on sort finalement rassuré de ce voyage au travers des lettres contemporaines. Pour paraphraser Coluche, quand on voit ce qu’on voit, on sait pourquoi on pense ce qu’on pense. Soit ! Mais alors… Les auteurs que Jourde et Naulleau ramènent à leurs très humbles dimensions sont pourtant les champions de l’édition française. Les phares de notre culture  et les sauveurs d’une industrie bien délabrée ; songeons un instant à la dimension d’un Bernard-Henri Levy  (à défaut d’être profond , il se pourrait que je sois creux* )… Et pendant ce temps, l’éditeur des gestes de Kramine Plétore et d’Olaf empile les invendus dans son modeste logis, encourant l’ire de sa dulcinée embarrassée par cet encombrant amoncellement. La FEMELLE du REQUIN diffuse à 500 exemplaires le fruit de son travail rigoureux et passionné  pour des auteurs brillants et substantiels oubliés des médias. Et ce pauvre Pierre-Alain tente de survivre en écoulant  diverses figurines totémiques mais miniatures (le char Tigre, la 2CV, les créatures de Manara en 3D, etc.). C’était notre moment culturel éthique et vindicatif. Vous pouvez zapper.
PHIL.

* la citation est tirée de « Fiasco » , délicieux roman de Mathieu Terence dont je ne parlerai pas car sinon vous ne le lirez pas.

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